Le Canal

"Le canal, écrit Simone Gross dans son livre (Niderviller, souvenirs) édité en 1991, n'est pas une simple voie d'eau qui traverse le territoire de la commune. Il s'y attarde en deux grands bassins. Le premier, à l'entrée du village en venant de Sarrebourg, permet aux péniches de prendre livraison de la marchandise apportée par les wagonnets en provenance de la tuilerie. Le deuxième est situé beaucoup plus à l'extérieur, à proximité de l'ancien moulin et des carrières de grès, à l'orée de la belle forêt vosgienne. Ce grand bassin, par sa situation géographique avant la traversée des Vosges, permet aux péniches d'être remorquées à travers les tunnels de Niderviller et d'Arzviller."

Le canal de la Marne au Rhin, creusé entre 1853 et 1860, est aujourd'hui surtout à la disposition des bateaux de plaisance. Dans le temps, c'était - avec le rail (mais il n'y a pas de gare à Niderviller) - le moyen de transport par excellence, en particulier pour la tuilerie et les carrières. Il avait même donné lieu à la création d'un chantier naval dans la localité, activité aujourd'hui tombée dans l'oubli. Le canal était donc le centre d'une vie intense. L'eau, c'est la vie! Et parfois... la mort, comme le relate cet article paru dans la presse locale, le 22 février 1889. "Avant hier soir, le bateau "Adam", chargé de bois de construction, venant d'Arzweiler, sortait du petit tunnel, à la tombée de la nuit. Le domestique était assis sur l'un des deux chevaux qui remorquaient le bateau. Tout à coup, à quelques pas de la sortie du tunnel, l'un des chevaux fit un faux pas et tomba dans le canal, entraînant l'autre cheval ainsi que le domestique. Le batelier essaya de secourir son domestique, mais voyant qu'il ne pouvait le retirer de l'eau, il courut chercher du secours à l'auberge Achreiner qui est située à une petite distance du lieu de l'accident. Malheureusement c'était trop tard. Le domestique et l'attelage furent retirés en l'état de cadavres. Le malheureux conducteur, né en Bavière, était âgé de 31 ans."