Les origines
Il y a plus de deux siècles et demi, dès 1727, Niderviller possédait une tuilerie, comme d'ailleurs beaucoup de villages dont le sol fournissait de l'argile. Cette première usine ne se
trouvait pas à l'emplacement de celle d'aujourd'hui: certains la situent près du canal, d'autres, dans le secteur de l'ancien "café Lorraine". Elle était implantée plus probablement à Oberviller,
l'actuelle ferme Esch (entre Niderviller et Brouderdorff).Nous savons de manière sûre qu'un siècle plus tard, lors d'une exposition à Nancy en 1830, ont été primées des pièces (statuettes, tête
de lion...) fabriquées à Niderviller, par une autre usine - ce qui laisse supposer que, dès 1820 au plus tard, une nouvelle tuilerie, fondée et dirigée par M. Bourgon, s'était installée à
l'emplacement actuel. Au milieu du siècle dernier, l'effectif de la main-d'œuvre atteignait 50 à 60 "tuiliers", pour une production mensuelle de 100 000 tuiles et de 200 000 à 250000 briques. En
1930, une centaine de personnes travaillaient dans cette tuilerie... La production était acheminée par route jusqu'à la gare la plus proche, celle de Réding, ou bien transportée en péniches sur
le canal de Marne au Rhin; plus tard, de gros camions prendront la relève. Elle était livrée non seulement dans la proche région, mais aussi dans la France entière, et même au-delà des
frontières.
Un site favorable
Il existe bien un gisement de terre à briques sur le ban de Niderviller. Une première carrière se situait sans doute à côté de l'actuelle usine Ludmann; une deuxième, le long du canal de la Marne
au Rhin; et la dernière se trouve maintenant à proximité de l'actuelle tuilerie. Dans le temps, on creusait à la pelle pour extraire cette terre glaise rouge. A partir de cette matière première,
et grâce à la présence d'une eau abondante, on fabriquait tuiles, briques (pleines ou creuses) et tuyaux de canalisation. Il se trouve, en effet, que les briques dures - et celles de Niderviller
le sont particulièrement, grâce à une température de cuisson très élevée - sont tout à fait appropriées aux travaux d'assainissement des villes, du fait de leur très grande résistance à la
pression et aux acides: la détérioration par l'acide chlorhydrique ou l'acide sulfurique est minime, voire inexistante - alors que le béton et le ciment pur sont beaucoup plus fortement attaqués
par ces produits.
La tuilerie fin XIXème siècle
Déclin et renaissance
Après la deuxième guerre mondiale, en particulier à cause de la concurrence de "l'agglo", les tuileries ferment leurs portes, les unes après les autres : c'est le cas de celle de
Champigneulles (54), ainsi que celles de Téting-sur-Nied et de Metz. La tuilerie de Niderviller subit le même sort et arrête sa production en 1964.
Deux ans plus tard, Jacques Henselmann rachète cette usine à la famille Bourgon : il fonde une petite entreprise familiale qui, de manière réduite, fonctionne encore aujourd'hui. Malgré un
système de production ancien - mais efficace - son petit-fils, Christophe Henselmann, continue à fabriquer tuiles et briques, en particulier des tuiles spéciales pour lesquelles il lui faut
refaire ou créer les moules. C'est ainsi qu'il est fier d'avoir réalisé les tuiles faîtières et les arêtiers pour la restauration du château du Haut-Koenigsbourg... La tuilerie-briqueterie de
Niderviller est aujourd'hui la seule et dernière de toute la Lorraine. Ne serait-ce qu'à ce titre, cette entreprise mérite d'être estimée et encouragée.
La tuilerie aujourd'hui
(vidéo à ajouter une fois la migration du domaine validé)